Nouvelle enquête montre que l'efficacité énergétique est un moteur de création d'emplois

Christiane Mineau

Christiane Mineau

Brendan Haley

Brendan Haley

Directeur des Politiques, Efficacité Énergétique Canada

Une nouvelle enquête montre que l’efficacité énergétique emploie 436 000 travailleurs au Canada. Plus que l’extraction de pétrole et de gaz, ou les télécommunications.

 

Les chiffres sont connus. Deux rapports importants ont officiellement établi le secteur de l’efficacité énergétique au rang des principaux créateurs d’emplois en Amérique du Nord.

 

Le mois dernier, l’Association nationale des responsables de l’énergie (NASEO) et l’Energy Futures Initiative (EFI) ont publié le rapport américain sur l’énergie et l’emploi (USEER) 2019. Une fois encore, le secteur de l’efficacité énergétique a généré plus de nouveaux emplois en 2018 que tout autre secteur américain, atteignant un total de 2 324 866 emplois. Cela représente une augmentation de 3,4 % de la croissance de l’emploi dans le secteur par rapport à l’année précédente. De plus, les employeurs en efficacité énergétique ont des attentes élevées pour 2019, prévoyant un taux de croissance de l’emploi de 7,8 %.

 

Cette semaine, Eco Canada a publié son rapport, « L’emploi en efficacité énergétique au Canada », qui examine également les tendances des revenus et de l’emploi pour 2018 et établit des projections pour 2019. Les principaux points à retenir de son rapport sont les suivants :

  • Le secteur de l’efficacité énergétique employait 436 000 personnes dans 6 industries clés en 2018, soit environ 2,3 % de l’ensemble des emplois au Canada. À des fins de comparaison, 204 000 personnes travaillent dans les industries extractives et l’extraction de pétrole et de gaz, et 123 000 dans les télécommunications.
  • Dans 6 industries clés, 51 000 entreprises canadiennes ont généré des revenus d’exploitation de l’efficacité énergétique estimés à 82,6 milliards de dollars.
  • Les employés en efficacité énergétique ont généré des revenus de 14,9 milliards de dollars en 2018 — et il ne s’agit que d’emplois directs et permanents !
  • Les biens et services liés à l’efficacité énergétique ont représenté plus de la moitié du total des revenus en 2018 pour plus de la moitié des entreprises interrogées.
  • La majorité des employeurs (52 %) s’attendent à ce que leurs recettes en matière d’efficacité énergétique augmentent au cours des douze prochains mois. (41 % s’attendent à ce que les revenus restent les mêmes ou ne soient pas connus, et seulement 7 % s’attendent à une diminution.)
  • Une augmentation de 8,3 % de l’emploi direct est prévue pour l’ensemble du secteur de l’efficacité énergétique au Canada en 2019, ce qui représente 36 000 nouveaux emplois.

De quels types d’emplois parlons-nous ? La majorité des emplois en efficacité énergétique dans les secteurs de la construction aux États-Unis et au Canada (56 % et 66 % respectivement), bien que les services professionnels et commerciaux, la fabrication, le commerce de gros et d’autres services (par ordre d’importance décroissante) aient également contribué de manière substantielle à l’emploi dans le secteur.

 

Il est à noter que l’étude américaine ne tenait pas compte du commerce de détail ni des fabricants de pièces de véhicules écoénergétiques. Selon les données du Bureau du travail des États-Unis, les industries du commerce de détail qui vendent et distribuent des appareils et des matériaux de construction ENERGY STAR emploient environ 4,7 millions d’Américains dans plusieurs secteurs différents, et la fabrication de véhicules économes en carburant emploie un demi-million d’Américains de plus. Dans l’étude canadienne, les secteurs de la fabrication et de la vente au détail représentaient respectivement 9,9 % et 6,3 % des emplois existants liés à l’efficacité énergétique en 2018.

 

Point commun : nous avons besoin de plus de travailleurs en efficacité énergétique ! Un nombre important d’employeurs au Canada et aux États-Unis ont signalé des difficultés à pourvoir certains postes. Ces difficultés sont attribuées principalement aux facteurs suivants : manque d’expérience, de formation ou de compétences techniques ; compétences, certifications ou études insuffisantes ; et la concurrence sur un petit groupe de candidats. Il a également été noté que la main-d’œuvre canadienne en efficacité énergétique était moins diversifiée que la moyenne nationale. Mais le potentiel de croissance est clair. Avec un peu d’aide — peut-être un effort pour augmenter le nombre d’inscriptions dans les métiers de l’efficacité énergétique — l’avenir de l’industrie est prometteur.

 

Que savons-nous de plus sur l’industrie canadienne de l’efficacité énergétique ? Quelques autres études ont été réalisées pour examiner les impacts économiques de l’efficacité énergétique au Canada :

  • Efficacité Énergétique Canada a publié en 2018 une étude sur l’impact économique national de l’intensification des efforts en matière d’efficacité énergétique afin de respecter les engagements du Cadre pancanadien et au-delà. Cette étude a montré que si nous intensifions énergiquement nos efforts en matière d’efficacité énergétique dans tout le pays, nous pourrions créer entre 118 000 et 175 000 nouveaux emplois, sur une base annuelle moyenne, d’ici 2030.
  • La Commission économique de Vancouver (VEC) a récemment publié une prévision du marché des matériaux de construction écologiques sous l’influence de nouvelles politiques d’efficacité énergétique, notamment le plan de construction de ZeroEmissions et le code énergétique BC Energy Step Code. Avec ce rapport, le CVE espère aider les fabricants et les fournisseurs de matériaux de construction à s’adapter à l’évolution des conditions du marché en Colombie-Britannique, à rester compétitifs, et à prospérer, quand la demande de matériaux peu performants se dissipe et la demande de nouvelles solutions de remplacement économes en énergie grandit.

Utiliser les données pour produire de bonnes politiques. Il est essentiel que nous utilisions ces données pour permettre à l’industrie canadienne de jouer un rôle actif dans l’évolution de l’économie mondiale. Les initiatives de conservation de l’énergie gagnent du terrain partout en Amérique du Nord et dans le monde, et de nouvelles politiques telles que celles récemment mises en œuvre en Colombie-Britannique garantissent la croissance du marché et la création d’emplois.

 

Les décideurs notent les avantages économiques de l’efficacité énergétique — de la création d’emplois à l’attrait des investissements, en passant par l’amélioration de la résilience économique, la réduction de la consommation d’énergie et l’amélioration de la santé publique. Mais ces avantages peuvent être difficiles à quantifier avec précision. C’est pourquoi nos amis du Conseil américain pour une économie économe en énergie (ACEEE) ont mis au point une nouvelle boîte à outils pour aider les gouvernements à quantifier le potentiel de développement économique et de création d’emplois. La boîte à outils comprend :

  • Cinq approches pratiques pour estimer l’impact économique des programmes d’économie d’énergie ;
  • Les avantages et les inconvénients de chaque méthode ;
  • Une analyse des outils de modélisation de l’efficacité les plus couramment utilisés ; et,
  • Une enquête sur les initiatives des États existantes pour inclure les avantages du développement économique dans les tests d’efficience coût-efficacité.

À noter : l’ACEEE estime que quelques changements politiques essentiels pourraient créer jusqu’à 135 000 emplois uniquement en Floride (lisez le rapport complet pour savoir comment.)

 

De retour au contexte canadien… L’efficacité énergétique doit faire partie du débat économique du Canada pour de nombreuses raisons. Des mesures immédiates en matière de changement climatique sont nécessaires. Un rapport récent révèle que le Canada connaîtra des changements deux à trois fois plus rapides que le reste du monde. L’efficacité énergétique reste l’un des meilleurs moyens à faible coût d’aider les pays à atteindre leurs objectifs de réduction des émissions.

 

Et avec le bon type d’interventions politiques, cette entreprise monumentale ne doit pas être un fardeau financier. Nous avons une chance sans précédent de diversifier et de renforcer notre économie nationale, d’assurer un avenir à la main-d’œuvre canadienne, de favoriser l’innovation et de placer notre pays à l’avant-garde des changements mondiaux, et de contribuer à la lutte contre la crise environnementale mondiale. Nous serions fous de ne pas la prendre.

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