Récits de carrière: Alessandra Robillard
Alessandra Robillard
Chef de projet, Écohabitation
Montreal, Quebec
Rénovation innovante des maisons au Québec
L’innovation sociale et l’innovation des modèles d’entreprise sont au cœur du travail d’Alessandra Robillard. Elle pense que le rapprochement entre les secteurs privé et public est essentiel pour rendre l’efficacité énergétique accessible à tous.
Alessandra s’intéresse à la technologie, et a toujours voulu travailler sur les questions de durabilité. Les défis à relever dans le secteur de la durabilité lui semblaient passionnants, et elle a poursuivi une carrière d’ingénieur en mécanique. Elle est diplômée de l’Université McGill avec une spécialisation en bio-ingénierie.
Lorsque la pandémie a frappé, elle travaillait depuis quatre ans dans une entreprise de biotechnologie et ressentait de plus en plus le besoin de se tourner vers une carrière axée sur l’environnement. Ce désir n’a été que renforcé par sa participation à un cours de formation en écohabitation alors qu’elle aidait son père à construire une maison écologique dans l’est du Québec. Elle a ensuite entrepris un diplôme d’études supérieures spécialisées en gestion du développement durable à HEC Montréal. Dans ce qu’elle décrit comme une succession idéale d’événements, elle a commencé à travailler chez Écohabitation en janvier 2021.
Aujourd’hui, Alessandra est chef de projet chez Écohabitation. Son principal projet est JeRénovÉco, un programme d’approche Property Assessed Clean Energy (PACE) conçu avec et pour les municipalités du Québec. Les programmes PACE aident à financer les rénovations ou les améliorations des habitations. Les participants reçoivent un prêt qu’ils peuvent rembourser ou financer par le biais de leurs taxes municipales.
Le Québec a testé avec succès le programme dans trois municipalités. L’idée est maintenant d’élaborer un programme plus évolutif pour toutes les municipalités du Québec.
Alessandra décrit JeRénovÉco comme un projet innovateur semblable à un projet start-up, car ce n’est pas quelque chose qui a été fait au Québec auparavant. Chaque province met en œuvre le programme à sa manière. Les gens ont besoin d’une quantité importante de conseils lorsqu’il s’agit d’améliorer l’efficacité énergétique de leur maison, et Écohabitation, un organisme à but non lucratif, est l’organisation parfaite pour diriger ce travail au Québec parce qu’ils font déjà de l’éducation et de la formation.
« Je pense donc que la résilience doit être intégrée dès le départ. Ça ne peut pas être une simple réflexion après coup. »
En plus de pouvoir appliquer ses connaissances en matière de démarrage au projet, Alessandra aime le fait que le travail qu’elle accomplit chaque jour est varié. Elle a toujours aimé le travail de laboratoire et d’expérimentation, mais à un moment donné, cela devenait répétitif. Le changement lui a permis de faire plusieurs choses dans le cadre de son rôle, souvent dans la même journée. Il faut connaître toutes les parties de l’entreprise pour la faire fonctionner, dit-elle, qu’il s’agisse de comprendre les aspects financiers ou d’élaborer une solide stratégie de marketing.
Un parallèle entre l’entreprise dans laquelle elle travaillait auparavant et Écohabitation, est la capacité à trouver des moyens de décomposer des problèmes et des solutions complexes afin de transmettre les caractéristiques les plus bénéfiques à chaque partie prenante.
“Le système est très complexe » observe-t-elle. « Chaque détail est important, mais comment transmettre tous ces éléments sans devoir prendre une heure pour expliquer ces concepts à quelqu’un ? » Elle pense que tout le monde a un rôle à jouer dans l’efficacité énergétique, et que cela peut être réalisé en donnant aux gens le sentiment qu’il ne s’agit pas d’un concept inaccessible, hors de leur portée.
L’aspect social du travail d’Alessandra correspond étroitement à ses valeurs. Elle reconnaît qu’il est devenu beaucoup moins cher d’effectuer des rénovations éco-énergétiques, mais qu’il y a encore une part importante de personnes qui ne peuvent pas se permettre ce type de rénovations. « Il arrive un moment où la population la plus fortunée doit ouvrir la voie de manière à rendre ce type de rénovation plus abordable pour les personnes qui n’ont pas nécessairement l’argent nécessaire pour acheter une pompe à chaleur ou des fenêtres efficaces. C’est donc un autre aspect de mon travail qui correspond vraiment à mes valeurs » explique Alessandra.
Selon elle, tant que nous ne serons pas tous en mesure d’accéder à ces solutions climatiques, nous n’arriverons à rien. « Nous n’atteindrons jamais nos objectifs si seulement 1% des gens ont la possibilité de rénover leur maison » dit Alessandra.